Le village de Razès fait partie de l'ancien territoire des Lémovices, peuple celtique ayant rejoint la coalition de Vercingétorix, pour combattre les armées romaine à Alésia.
Le site de Razès recèle des traces archéologiques multiples, montrant que le site était occupé depuis longtemps (pierres taillées, poignard celtiques, tombes et verrerie gallo-romaine).
L'ancien territoire lémovice deviendra possession de l'évêché, qui y nommera des chevaliers. La famille de Razès pris le nom du lieu et géra un domaine foncier important.
En 818, le diacre Mathusalem, donne à Regimpert, évêque de Limoges, une celle (petite construction religieuse) située à "Carantenago". Louis le Pieux confirmera cette donation (BSAHL XXI, 1872, pp288).
Le château fut construit au XI-XII siècle sur un éperon rocheux à la confluence de deux vallons. Il était constitué d'une motte simple, précédée par un fossé, de deux basses cours et d'une ligne de défense.
L'emplacement du château permet la surveillance de l'ancienne route de Paris à Toulouse, des croisements de la voie antique Argenton-Limoges et du chemin médiéval venant de Chateauponsac.
En 1210, Hélie de Razès, seigneur de Montcocu, meurt écrasé par la tour avec plusieurs de ses enfants. Le château sera abandonné. Il n'en reste aujourd'hui qu'une vague forme en face du village.Les pierres ont été utilisées pour d'autres constructions.
D'autres châteaux existaient sur la commune : l'Age Rideau (décrit comme étant sur une colline, précédé par deux tours de défense dans la vallée in Allou, dont il ne reste aujourd'hui qu'une des mottes et le château de Nazareth en face de l'église au Nord-Ouest. Où se trouve ces
deux anciens châteaux ... ?
La particularité du village de Razès est qu'il est constitué de deux centres distant d'un kilomètre. Le bourg, autour de l'église, et le village en face du château sur la route de Paris à Toulouse.
La paroisse et le château appartenaient au Chapitre de la Cathédrale, qui en tirait d'importants revenus financiers. Ceci expliquerait peut-être l'importance de l'église.
L'église de la Croix Glorieuse, constitue le centre du bourg, avec l'ancien cimetière.(le cimetière actuel datant du XIX siècle).
L'église du XII siècle, en croix latine, fut remaniée plusieurs fois au cours des siècles.
Du XV siècle, une fresque sur la voûte du chœur, représentant le buste du Christ accompagné d'anges. Elle n'est plus visible.
XVII-XVIII : Chute de la coupole du clocher roman.
Sont conservés dans l'église, des pierres tombales de la famille de Razès provenant peut-être de Grandmont. (En 1279, Guillaume et Dulcie de Razès demandent à être enterrés à Grandmont.). Il s'agit d'un gisant de femme et d'une tombe à bâtière de chevalier, datant du XIII siècle.
Les pierres tombales sont peut-être revenues à Razès en même temps que les reliques de Saint Etienne de Muret. En 1772, Monseigneur d'Argenté, alors évêque de Limoges, obtient la dissolution de l'ordre de Grandmont. La sentence est exécutée. Razès reçoit alors, une part importante du "trésor de Grandmont" : les châsses contenant les reliques de Saint Etienne de Muret, de Sainte Ursule et de Sainte Dilecte.
La châsse de Saint Etienne : "la grande fierté de Saint Etienne", sera envoyée à la fonte en 1794. Elle était 1/3 plus grande que celle d'Ambazac. Seule en subsiste une applique en relief : "le miracle de l'enfant" (conservée au Musée Jacquemart-André de Chalis).
Les autres châsses furent perdues et retrouvées plus tard dans des collections étrangères...
Le château, l'église et la maison "Berry" (XVI-XVII siècles), sont inscrits à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, ainsi que plusieurs
objets religieux.
(www.culture.gouv.fr/public/mistral...)
A Razès est né Edgard Cruveilhier, qui fut radio-navigant de Jean Mermoz et disparut avec lui en 1936, à bord de la Croix du Sud, comme l’atteste la plaque commémorative apposée à la Mairie. Razès a également vu la naissance d'André Dufraisse, quintuple champion de cyclo-cross et sept fois champion de France au coeur des années 50.
Edgard Cruveilhier |
André Dufraisse |